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LE BLOG DE JACK - Ancien militaire des OPEX (Liban - Kosovo...) et porte-drapeau à l'UFAC des Côtes d'Armor.

24 Apr

Sur les traces de ses ancêtres.

Publié par jack

Sur les traces de ses ancêtres.

Ismaël Patu-Huukena, Polynésien de 41 ans, est parti dimanche soir de Bayonne en pirogue à voile avec un objectif fou : les Marquises, ses îles natales. Une traversée à peine croyable qu’il ambitionne de faire en quatre mois, accompagné d’un ami surfeur.

Si tout le monde s’inquiète pour lui, Ismaël Patu-Huukena assure que le dieu marquisien Tiki accroché au bout de son collier, le protège.

Photo AFP

«Le département sécurité des Affaires maritimes m’a donné le feu vert. Je pars d’une minute à l’autre, en fonction de la météo », assurait il y a quelques jours Ismaël Patu-Huukena, un homme au sourire tranquille taillé comme un rugbyman de deuxième ligne, vêtu d’une tunique aux couleurs polynésiennes.

Jusqu’à la dernière minute, on ignorait s’ils partiraient. Finalement ils l’ont fait vers 17h30 dimanche en empruntant le canal de l’Adour. « Je suis calme, zen, notre première étape sera Madère », a indiqué l’aventurier après avoir prié et invoqué les dieux pour qu’ils l’accompagnent.

Traditions. S’il réussit, l’Atlantique, puis le Pacifique, après la traversée du canal de Panama, l’attendent : quatre mois passant par l’Espagne, le Portugal, la Guadeloupe, le Venezuela, la Colombie, le Panama, l’archipel des Galapagos (Equateur) puis vingt-cinq longues journées pour atteindre les Marquises, à 22 700 km de Bayonne. Et ils ne donneront des nouvelles à leurs amis que lors des escales.

« S’il doit lui arriver quelque chose, j’espère que cela sera à proximité des côtes espagnoles et portugaises, car une fois éloigné des côtes, j’ai peur pour eux », dit l’un de leurs parrains, l’entrepreneur Jean-Louis Brettes, gérant de la société de composites Polycontact, manifestement angoissé.

Mais, après dix-huit ans loin de chez lui, Ismaël lui est déterminé : « Je rentre en pirogue comme mes ancêtres, je veux montrer à ma famille que je n’ai pas oublié nos traditions », dit l’homme à la longue tresse noire striée de quelques cheveux blancs.

Message. Visage et corps tatoués, il porte un lourd collier formé « d’os de colonnes vertébrales d’êtres humains », de dents de sanglier et de perles noires et assure que le dieu marquisien Tiki accroché au bout du collier, le protège. Ancien agent de sécurité, il admet ne pas connaître la mer mais « personne ne la connaît », on peut « juste la subir ».

Il nourrit l’idée de retourner vivre aux Marquises à bord d’une pirogue nommée Te-Hono (La paix) depuis de longs mois. « Je porte un message de paix à travers les océans », déclare-t-il.

Longue de 12,5 mètres et armée d’un mât de 10 mètres, la pirogue Te-Hono dispose d’une coque décorée d’une baleine à laquelle sont fixés deux flotteurs. L’un d’entre eux est immergé et transporte les vivres, l’essence et tous les matériaux à protéger.

A l’intérieur, une cabine rudimentaire de quatre mètres de long contient trois couchages, une cuisine et la croix de Jésus-Christ, bien en évidence.

Magie. Le Polynésien a travaillé pendant presque un an et demi pour construire Te-Hono avec le soutien financier d’une dizaine d’entrepreneurs. Pierre Lavielle, gérant de la société Ulma, fabrique d’échafaudages, a prêté un de ses hangars pour la construction.

« Il a bouclé son budget avec des bouts de ficelle […], des personnes isolées lui ont donné des pièces, il avait également mis une tirelire à l’attention des badauds », témoigne-t-il. « Cette coque de noix sur l’Atlantique, c’est un drôle de challenge », déclare pour sa part Pierre Darrigues, directeur d’une entreprise de chaudronnerie.

Ismaël embarque avec Olivier Guigue, 25 ans, cuisinier et surfeur qui parle peu et se dit « attiré par sa culture ». Ce dernier explique qu’ils s’aideront simplement d’un GPS, d’un compas et d’une boussole, en regardant les étoiles, pour traverser les océans sans se perdre.

Tous se disent inquiets sauf peut-être Maximilien Berque, navigateur landais qui, entre autres voyages, a traversé l’Atlantique avec son frère jumeau à bord d’une pirogue à balancier, en 2003.

« Quand on part du Golfe de Gascogne comme il va le faire, on a le vent dans le nez […] c’est très difficile », explique-t-il. « Mais c’est fabuleux qu’un mec entreprenne ce challenge, il croit à la magie des dieux. Heureusement que ces gens-là existent. Il y a des illuminés qui vont très loin », dit-il.

22 700

C’est le nombre de kilomètres qui séparent les Marquises de Bayonne.

Afin de prouver au monde que les ancêtres des Incas étaient allés peupler la Polynésie sur leurs frêles radeaux en bois,

l’anthropologue norvégien Thor Heyerdahl

s’est lancé en 1947 dans une folle traversée de l’océan Pacifique à bord du Kon-Tiki, un radeau. En dérivant et avec l’aide d’une voile rudimentaire, l’expédition est partie du Pérou et est parvenue à rejoindre l’archipel des Tuamotu après 101 jours et 8 000 kilomètres de navigation.

Source: www.inc.nc (les nouvelles caledoniennes)

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