L'Europe va droit vers la déflation,mais "il n'y a pas d'alternative"

Le saviez-vous ? Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE) se préoccupe du chômage dans la zone euro, qu'il a récemment qualifié de ­« tragédie ». Pour le combattre, il a exhorté les ­gouvernements à promouvoir « la croissance et l'emploi », mais sans ­relâcher pour autant la discipline budgétaire.

Appuyez sur l'accélérateur, mais attention, sans lâcher votre pied gauche bien enfoncé sur le frein, hein ? C'est le drame actuel de l'Europe : elle veut redémarrer, mais refuse de lever les blocages à ce redémarrage. La situation dure déjà depuis plus de quatre ans.

Gare, le Japon était tombé dans le même piège dans les années 1990 : il a connu une panne de vingt ans. Cette année, il a décidé de se risquer à une autre stratégie : son gouvernement mène une politique expansionniste et sa banque centrale encourage le crédit.

L'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui s'est plutôt moins trompé que les autres ces dernières années, vient d'annoncer ses perspectives pour l'année en cours et la prochaine. Elles sont sinistres :

"Les pays développés vont rester englués dans le cercle vicieux d’une hausse du chômage, d’une récession qui se prolonge et de doutes croissants quant à la soutenabilité des finances publiques."

Pour la France, cela se traduira par une récession cette année (-0,2%) et une croissance minuscule l'an prochain.

Erreur majeure de politique économique

Les Européens, jure l'OFCE, ont fait une erreur de politique économique majeure, qu'ils commence à reconnaître du bout des lèvres : ils ont sous-estimé le "multiplicateur budgétaire", c'est à dire l'effet des politiques de rigueur sur la croissance.

Dans une note publiée en février , Marco Buti, économiste en chef de la Commission européenne, reconnaît ouvertement cette erreur :

"Avec des multiplicateurs budgétaires plus élevés qu'en temps normal, les efforts de consolidation ont été coûteux en terme de production et de chômage. Mais ils n'ont pas été contreproductifs ; et ce (...)

Lire la suite sur rue 89.com