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LE BLOG DE JACK - Ancien militaire des OPEX (Liban - Kosovo...) et porte-drapeau à l'UFAC des Côtes d'Armor.

04 May

Etats-Unis: "les responsables militaires craignent des guerres dans des zones déstabilisées par les troubles environnementaux".

Publié par jack

Etats-Unis: "les responsables militaires craignent des guerres dans des zones déstabilisées par les troubles environnementaux".

Le climat devient une réalité stratégique que les militaires américains prennent de plus en plus au sérieux. Les évolutions environnementales font craindre à ces derniers de plus en plus de bouleversements sécuritaires, ainsi que le risque de voir émerger de nouveaux conflits.

Rencontre entre des ours polaires et un sous-marin américain à proximité du pôle nord. ©US Navy

La série de rapports venus du Pentagone, des think tanks ou des agences de renseignements, porte sur les interactions entre le changement climatique et les rapports de force internationaux, et les effets qui peuvent en découler pour la sécurité des États-Unis. Ils soutiennent l’évolution de la pensée militaire.

L’élaboration de ces documents repose sur les rapports des climatologues, dont ceux du Groupe international d’experts sur l’étude du changement climatique (GIEC), interprétés en termes de conséquences sociales, économiques, politiques et sécuritaires, conséquences qui peuvent induire de nouveaux types de risques et de menaces. Ces documents traduisent militairement et politiquement la singularité du changement climatique, qui s’inscrit dans une dimension planétaire, et l’inquiétante rapidité avec laquelle ce processus se déploie.

Les conclusions de ces multiples études convergent toutes vers les mêmes conclusions : les processus en cours dans la chimie du climat altèrent et vont continuer d’altérer de façon toujours plus brutale les conditions de vie des sociétés humaines. Le tableau du futur proche dépeint par les différents rapports des organes de la « US National security » entre 2003 et 2008 parviennent aux mêmes conclusions, établissant la mise sous tension des sociétés humaines dans tous leurs aspects, aussi bien en raison du risque posé par la possible multiplication des événements climatiques extrêmes (tempêtes, inondations, sécheresses, canicules, alternances de températures extrêmes …), que par les modifications structurelles et dangereuses des relations entre le monde humain et l’environnement planétaire.

Ces évolutions profondes mettront en danger les grands centres mondiaux de production alimentaire, les accès à l’eau, l’aménagement des littoraux, qui accueillent vingt pour cent de la population mondiale, tout en risquant de favoriser l’émergence de nouvelles épidémies. Par ailleurs, le changement climatique couplé aux activités humaines va renforcer la mise en danger de la biodiversité (déjà en cours d’érosion pour d’autres raisons que le climat), dont dépendent l’ensemble des conditions de vie et des activités humaines.

Il est important de remarquer, comme le fait Gwynne Dyer dans son ouvrage « Climate wars », que le rapport du CSIS est rédigé au futur, sans que jamais le conditionnel ne soit employé. Selon ces travaux, dans les années et décennies à venir, l’interaction entre les changements climatiques et les vulnérabilités des pays et de la communauté internationale, augmentera la probabilité d’effondrements en chaînes de pays entiers, entraînant non seulement des flux massifs de réfugiés, mais aussi de nouveaux types de tensions géopolitiques et militaires, en particulier autour de l’accès aux ressources alimentaires, hydriques, énergétiques et minérales.

Ainsi, le rapport présenté en juin 2008 par le « Director of National intelligence », résultat d’une vaste coopération entre les grandes agences de renseignement, dont la CIA et la « National security agency » (NSA), s’accompagne d’annexes réservés aux seuls membres de la Commission du congrès pour le renseignement, qui évaluent, pays par pays, les risques et les formes de déstabilisations à venir.

Les grands organes de réflexion et de prospective de la Sécurité nationale américaine mobilisent leurs ressources afin d’alerter les responsables politiques ainsi que le grand public, sur ce que James Howard Kunstler, célèbre prospectiviste, appelle « la Longue urgence » : la conjugaison des multiples vulnérabilités sociétales dues à la crise environnementale et énergétique, durable à l’échelle du siècle. Or, les travaux menés par les différents acteurs de la « National security » mettent tous en avant le risque de déstabilisation globale induit par le changement climatique planétaire.

Les responsables militaires craignent de devoir mener des guerres dans des zones profondément déstabilisées par les troubles environnementaux, mais aussi par les pénuries mondiales d’eau ou de nourriture, ou encore par les opérations de sécurité face aux flux immenses d’ »éco-réfugiés » risquant de venir d’Amérique du Sud.

Source: actudefense.

L’Amérique se prépare à la guerre du climat.

Extrait de :
Guerre et nature : l’amérique se prépare à la guerre du climat
Jean-Michel Valantin
Editions Prisma
Janvier 2013
310 pages

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